Éviter tout dérapage et assurer la stabilité et la paix au Soudan et en Libye sont les objectifs des deux sommets africains réunis en urgence ce mardi au Caire sous la houlette du chef de l’État égyptien. Plusieurs présidents africains sont présents autour d’Abdel Fattah al-Sissi pour tenter de trouver une sortie de crise dans ces deux pays. Le président égyptien a prononcé un discours à l’ouverture de ces deux sommets.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le président Abdel Fattah al-Sissi a indiqué qu’il y avait un consensus entre les États africains pour accorder un délai supplémentaire de 3 mois au Conseil militaire soudanais de transition pour parvenir à un régime démocratique. Il a ajouté que les ministres des Affaires étrangères se réuniront dans un mois pour réévaluer la situation.
Le président égyptien a indiqué que les participants avaient appelé la communauté internationale à soutenir économiquement le Soudan. Ils ont, par ailleurs insisté sur leurs soutiens aux efforts du Soudan pour sécuriser ses frontières et empêcher les infiltrations et contrebandes d’armes. Dans sa déclaration à l’ouverture du sommet le président Sissi avait insisté sur la nécessité de trouver une solution africaine à la crise soudanaise tout en demandant un soutien économique international.
Il a réitéré la position égyptienne soutenant la volonté du peuple soudanais de parvenir à un gouvernement civil. Il a toutefois estimé que la transition démocratique nécessitait du temps pour parvenir à réaliser des élections libres et transparentes. Il a par ailleurs mis en garde contre le risque de chaos.
La Libye au programme de l’après-midi
Les présidents d’Afrique du Sud, du Congo, du Rwanda, du Tchad, de la Somalie, et de Djibouti participent au sommet. Une réunion qui doit être suivie d’un second sommet sur la Libye avec l’Afrique du Sud, le Congo et le Rwanda toujours sous une présidence égyptienne.
Le président Sissi a convoqué ces sommets d’urgence en tant que président de l’UA, mais aussi pour servir les intérêts égyptiens. Les intérêts de l’Égypte sont surtout sécuritaires. Le chaos en Libye à l’ouest et les désordres au Soudan au sud sont considérés comme une très sérieuse menace par les services de renseignements qui gèrent ces deux dossiers. Ils craignent que l’Égypte, qui est confrontée au terrorisme islamiste dans le Sinaï à l’Est ne soit encerclée par l’instabilité. Le Caire soutient donc discrètement le maréchal Khalifa Haftar en Libye et souhait que la transition au Soudan se fasse dans l’ordre, un ordre garanti par l’armée.