Au Bénin, en vue des législatives du 28 avril, les deux listes en compétition, celle du Bloc républicain et celle de l’Union progressiste, sont toutes les deux parrainées par le président Patrice Talon. Tous les partis de l’opposition ont été exclus de la course, pour manque de quitus fiscal ou de certificat de conformité à la nouvelle charte des partis politiques.
Des élections au Bénin sans l’opposition, on n’avait pas vu cela depuis l’instauration du multipartisme, il y a 30 ans. Résultat : une campagne beaucoup moins animée que d’ordinaire, une campagne qui se déroule sur fond d’inquiétudes, voire de tension. On les voit, aux grands carrefours de Cotonou, des policiers accompagnés de quelques militaires.
C’est dans ce climat inédit où la tension est assez perceptible que les candidats du Bloc républicain et de l’Union progressiste tentent d’animer la campagne, loin de l’enthousiasme habituel. Le député Orden Alladatin de l’Union progressiste le reconnaît.
« D’habitude, il y a plein de partis qui sont en lice, plein de candidatures, ceux qui peuvent gagner, ceux qui ne peuvent pas gagner… tout le monde y passe. Nous sommes dans un environnement d’assainissement du paysage politique. Donc, il y a de grands regroupements. Là, il y a deux partis en lice mais, en fait, ce sont 150 partis politiques regroupés. Donc, deux partis font nécessairement moins d’ambiance », a-t-il déclaré.
À quelques jours du vote, beaucoup d’habitants sont un peu groggy, souvent inquiets. Lundi, lors de la messe de Pâques à la cathédrale Notre-Dame-de-Miséricorde, de nombreux fidèles ont prié pour la paix.
Du côté des autorités, on assure que le vote aura lieu dimanche « dans des conditions de sécurité et de sérénité tout à fait convenable ».
Nous sommes en danger. Le peuple est en danger. Nous sommes exposés. Le parti unique s’est installé. On n’a pas la liberté de vote, la liberté de choix.