La photo d’Alaa Salah, cette jeune révolutionnaire soudanaise, a fait le tour du monde sur les réseaux sociaux. On la voyait debout sur une voiture, chantant des hymnes révolutionnaires devant le QG de l’armée. RFI l’a rencontrée à Khartoum.
Enveloppée dans une étoffe blanche, Alaa Salah récite un poème au milieu des manifestants. Sur ses bras, elle a écrit le mot « kandaka », le titre des reines du royaume nubien. Pourtant, la jeune étudiante qu’une photo virale sur les réseaux sociaux a transformée en icône de la révolution soudanaise se dit dépassée par son image.
« Je ne suis pas une icône. Ce sont tous les révolutionnaires qui sont des icônes. Et moi je suis seulement l’une d’entre eux », explique-t-elle.
Hors de question pour Alaa Salah de parler au nom de la jeunesse. Mais elle veut bien évoquer les femmes, nombreuses devant le quartier général de l’armée pour demander un changement de régime.
« La femme soudanaise était présente dans tous les mouvements historiques du pays, rappelle-t-elle. Elles sont sorties manifester pour défendre la cause des femmes et celle du Soudan. Elles représentent leur pays. »
Des photographes et des vidéastes se pressent autour d’Alaa Salah dans l’espoir de capturer un moment de grâce. Mais des voix s’élèvent dans la foule pour dire qu’au-delà des images, il y a d’autres héros, morts en martyrs de la révolution. La nouvelle égérie de Khartoum assure, elle, qu’elle ne se voit aucun rôle politique dans l’avenir.