Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place vendredi 19 avril au Sénégal dans l’affaire dite des 94 milliards. L’ancien candidat à la présidentielle Ousmane Sonko avait révélé cette affaire, accusant le directeur des domaines d’avoir détourné l’équivalent de près de 150 millions d’euros à partir d’un titre foncier de l’État.
En octobre 2018, en conférence de presse, Ousmane Sonko accuse un agent de l’État. Son nom : Mamour Diallo, le directeur des domaines de la République du Sénégal. Pour le candidat à la présidentielle, le haut fonctionnaire aurait détourné 94 milliards de francs CFA (plus de 140 millions d’euros) lorsqu’il gérait un dossier lié à un titre foncier. En clair, il s’agit d’un vieux contentieux entre des familles de la communauté léboue et l’Etat au sujet d’un terrain à Rufisque.
Mamour Diallo, lui, a rejeté en bloc toutes les accusations.
Ousmane Sonko avait porté plainte le 4 mai 2018 pour détournement supposé de fonds publics. Mais le procureur ne se serait toujours pas saisi de l’affaire d’après un des proches de l’ancien candidat. C’est pourquoi, dit son entourage, la commission d’enquête parlementaire mise en place ce vendredi est « une diversion ».
« Il s’agit d’une manœuvre pour tenter de se substituer à la justice », explique un des membres de la coalition d’Ousmane Sonko.
L’installation de la structure vendredi a aussi été boycottée par la plus grande partie des députés de l’opposition. Composée de membres de la majorité, la commission devra rendre son rapport le 15 août au plus tard.