Dans une lettre conjointe envoyée au ministère, 305 médecins exerçant dans des hôpitaux du nord du Maroc ont annoncé leur démission, a-t-on appris vendredi 19 avril. Regroupés au sein du Syndicat indépendant des médecins du secteur public, ils justifient leur décision par la « situation catastrophique » du secteur hospitalier du royaume chérifien, qui ne répond « ni aux attentes des citoyens ni à leur droit d’accès aux soins ».
Manque d’équipement, d’infrastructures, patients à même le sol, dégradation des locaux… Régulièrement, les témoignages sur les réseaux sociaux mettent au jour les graves défaillances de l’hôpital public dans le royaume.
Un système de santé marocain marqué, selon l’OMS, par un important « déficit en personnels » et de « profondes inégalités géographiques et socio-économiques ».
Avec en moyenne seulement sept médecins pour 10 000 habitants, le Maroc se place bien en deçà du standard recommandé par l’organisation onusienne d’un médecin pour 650 habitants.
L’année dernière, le gouvernement avait pourtant annoncé qu’il relançait son ambitieux « plan santé 2025 » en augmentant notamment son budget destiné à la formation du personnel.
Pour les médecins démissionnaires, pour qui le salaire en fin de carrière n’excède pas l’équivalent de 1 700 euros au terme des douze ans obligatoires au service de l’État, les sirènes de l’émigration vers l’Europe ou le Canada sont fortes. Déjà l’an dernier, 200 médecins du secteur public avaient déposé une démission collective. Une grève nationale est prévue les 29 et 30 avril prochains.