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Gabon: les retraités ne veulent pas revenir au paiement trimestriel des pensions

Les retraités gabonais sont en colère. À l’origine, un communiqué qui annonce le retour du paiement par trimestre des pensions, versées chaque mois depuis 2014, dès le mois de mai. Jeudi 18 avril, ils ont organisé un « sit-in » devant la caisse des retraites, mais sans trouver de bonne solution.

Malgré leur âge avancé, plusieurs dizaines de retraités se sont rassemblés en fin de semaine au siège de la Caisse nationale de sécurité sociale gabonaise, la CNSS, où ils ont fait du bruit pour se faire entendre des autorités. Tous sont en colère contre l’annonce du paiement de leur pension une fois par trimestre.

« On ne peut pas subir pour trois mois. On est des vieux, il y a des maladies », s’inquiète un participant. « Moi je souffre de la tension, du diabète. Est-ce que la maladie va attendre trois mois ? Je ne suis pas d’accord, pas du tout », fait savoir une femme, également présente au sit-in organisé jeudi.

Le dernier paiement mensuel interviendra le 5 mai. Les retraités attendront ensuite le 5 août pour toucher de nouveau leur argent. Une troisième personne renchérit : « Je suis malade. On ne peut pas me dire d’attendre trois mois. Il faudrait que nous bénéficiions à nouveau des paiements mensuels. »

La caisse des retraites renvoie la balle aux politiques

Les pensions au Gabon ont presque toujours été payées une fois par trimestre. Mais en 2014, le pays baignant dans les pétrodollars, Libreville avait décidé de passer à un paiement mensuel sans modifier la loi à ce sujet.

Nicole Assélé, directrice générale de la CNSS, a ressorti cette loi des archives. « La loi est dure, mais force reste à la loi, nous explique t-elle. Si aujourd’hui les politiques décident qu’il faut payer mensuellement, qu’on y mette le cadre juridique, demande-t-elle. Et ce n’est pas seulement payer mensuellement, c’est toute une organisation ; parce qu’il va falloir demander aux sociétés aussi de cotiser mensuellement… »

Prospère il y a quelques années, la Caisse nationale de sécurité sociale est en ruine. Les réserves ont été dilapidées. La dette de l’État s’élève à plusieurs milliards et les risques de faillite sont palpables.

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