Les Etats-Unis décident d’apporter leur soutien au maréchal Khalifa Haftar en pleine offensive contre Tripoli. Vendredi 19 avril, la Maison Blanche a annoncé que Donald Trump s’était entretenu par téléphone lundi avec l’homme fort de l’Est libyen. Un revirement de la position américaine qui marginalise le rival d’Haftar, Fayez al-Sarraj, seule autorité reconnue par l’ONU.
avec notre correspondant à san Francisco, Eric de Salve
C’est un communiqué de la Maison Blanche diffusé ce vendredi qui annonce le revirement spectaculaire de Donald Trump dans la crise libyenne. Le texte annonce que le président américain s’est entretenu en début de semaine par téléphone avec le maréchal Haftar. Washington loue son « rôle significatif dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières en Libye » évoquant une « vision commune » pour le pays.
Plus de deux semaines après le lancement de l’offensive sur Tripoli, l’administration américaine décide donc de soutenir clairement celui qui combat par les armes Fayez al-Sarraj, pourtant seule autorité reconnue comme légitime par les nations unies en Libye. Lundi, les Etats Unis s’opposaient d’ailleurs aux côtés de la Russie à une résolution de cessez-le-feu soumise au Conseil de sécurité par la Grande-Bretagne.
Et pourtant, quelques jours après le début de l’offensive sanglante d’Haftar sur la capitale libyenne, le secrétaire d’Etat américain appelait à « l’arrêt immédiat de ces opérations militaires ». « Nous nous opposons à l’offensive » déclarait alors Mike Pompeo. Selon la Maison Blanche, c’est le message inverse qu’a délivré Donald Trump au maréchal Haftar lundi par téléphone, en soutenant désormais son offensive militaire pour le contrôle total de la Libye. Offensive pourtant qualifiée de « coup d’Etat » par l’ONU.