La Cour suprême a validé cette mesure très controversée, qui permet au président Yoweri Museveni, 74 ans, de briguer un 6e mandat lors de la présidentielle prévue en 2021. La validation de cet amendement était attendue par les observateurs. Mais ces derniers ne s’attendaient pas à un verdict aussi serré.
Il s’en est fallu de peu – quatre voix contre trois – pour que la majorité des juges de la Cour suprême valident définitivement la fin de la limite d’âge pour accéder à la présidence, jeudi 18 avril.
« L’appel est en conséquence rejeté », a conclu le président de la plus haute instance du pays, saisie en juillet 2018 par l’opposante Winnie Kiiza, par l’Ugandan Law Society, principale association de juristes en Ouganda et par l’avocat Kassim Male Mabiziri, militant pour les droits de l’homme. Un verdict qui fait du mal à la démocratie, commente leur avocat Erias Lukwago.
« C’est une grande victoire pour l’Ouganda », réagit pour sa part le procureur général, Mesigwa Rukutana. En supprimant la limite d’âge fixée à 75 ans pour être candidat à la présidentielle, cette réforme permettra au président Yoweri Museveni de briguer un 6e mandat, lors de la présidentielle de 2021.
Deuxième modification constitutionnelle
A 74 ans, le dirigeant n’en est pas à son premier coup d’essai : la modification de la Constitution, en 2005, lui avait permis de briguer ses 3e, 4e et 5e mandats à la tête du pays.
Le texte adopté en décembre 2017 réintroduit la limitation du nombre de mandats présidentiels. Mais cette limite, fixée à deux mandats de cinq ans, n’entrera en vigueur qu’après la présidentielle de 2021.