En RDC, l’opposition parlementaire réunie au sein de la coalition Lamuka, claque la porte du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Elle reproche au Front commun de lui refuser les postes qui doivent lui revenir. Ce bureau comprend sept postes, dont celui de président de l’Assemblée nationale, qui doivent théoriquement être partagés entre majorité et opposition proportionnellement au poids de chacun dans l’hémicycle.
L’opposition, forte de la dizaine de députés supplémentaires qu’elle a obtenus suite au vote retardé à Yumbi, Butembo et Beni, revendique deux postes au bureau de l’Assemblée nationale, mais le Front commun ne lui en accordait qu’un seul. Au motif que les mandats de ces députés n’ont pas encore été validés. Argument fallacieux, estime l’opposant Christophe Lutundula, qui a participé aux négociations.
Pour qui il s’agit d’une manœuvre politique : « Le Front commun, en violation de l’article 114 de la Constitution, n’accepte pas qu’on valide le pouvoir des députés, élus de Beni-territoire, Beni-ville, Butembo et Yumbi, aux motifs bassement politiciens, qu’ils viendront renforcer le quota de l’opposition politique. Ce serait gravissime pour nous de donner l’impression que nous acquiesçons à cela. En fait, ce blocage participe de la stratégie d’asphyxie et de la stratégie de prise en otage, d’avoir une main basse, toutes les institutions de la République, pour continuer le régime ancien, comme l’ancien président Kabila – le président sortant -, a toujours fait croire à travers toutes ses déclarations. Le changement tant attendu par le peuple congolais est loin de se réaliser. »
L’analyse n’est pas du tout la même du côté du FCC majoritaire. Pour Florent Nzekuye, député du Front commun pour le Congo, coalition alliée à la majorité, l’opposition ne peut exiger plus qu’un poste au sein du bureau de l’Assemblée nationale.
« Aujourd’hui, ils ont droit à un poste. Parce qu’à ce stade il y a 485 députés à l’Assemblée nationale et ils sont 102. L’arithmétique fait qu’ils ne peuvent pas avoir plus d’un poste. » Et concernant le vote en retard pour plusieurs territoires, Florent Nzekuye estime que cela ne doit pas avoir d’importance dans cette répartition : « Cela arrive, malheureusement, dans plusieurs législatures au Congo où les élections sont reportées ou annulées. Cela a été le cas en 2011 pour des élus de la province de l’Équateur. Et on peut considérer que ce sont des aléas de la vie, mais ce ne sont pas des actes délibérés ni volontaires, du côté de la majorité. Autant il y a des élus de la majorité – il y en a cinq parmi les nouveaux élus -, autant il y en a de l’opposition. Donc le préjudice est partagé. »