Jeudi 18 avril, le gouvernement d’union nationale de Fayez Al-Sarraj, officiellement reconnu par la communauté internationale, a directement accusé la France de soutenir le maréchal Khalifa Haftar. Paris rejette ces reproches et les juge infondés.
Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur libyen accuse le gouvernement français de soutenir celui qu’il appelle « le criminel Haftar ». Fathi Bach Agha ordonne la suspension de tout lien entre son ministère et la partie française dans le cadre des accords sécuritaires bilatéraux.
Des accusations « complètement infondées » selon l’Élysée. « La France soutient le gouvernement légitime du Premier ministre Fayez al-Sarraj et la médiation de l’ONU pour une solution politique inclusive en Libye », rappelle la présidence française.
Au ministère français des Affaires étrangères, on précise que la France n’a jamais caché son soutien au maréchal Haftar, dans le contexte de la lutte antiterroriste, mais que Paris est opposé à l’offensive qu’il mène sur Tripoli. « Nous sommes en contact avec les deux parties, on ne s’en cache pas, pour tenter de remettre les négociations politiques sur la table », ajoute le quai d’Orsay.
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Khalifa Haftar a lancé le 4 avril une offensive militaire contre Tripoli, officiellement pour débarrasser la capitale des terroristes. Une attaque dénoncée par certains, notamment l’émissaire de l’ONU en Libye Ghassan Salamé, comme une manœuvre qui ressemble davantage à un coup d’État qu’à une lutte antiterroriste. Jeudi, il a mis en garde contre un « embrasement généralisé » du pays à la suite de cette offensive, « encouragée » selon lui par des divisions internationales. Ce qui aurait des conséquences importantes, y compris en dehors de la région.