Au Bénin le mois dernier, la commission électorale (Cena) a retenu seulement les deux principaux partis soutenant le chef de l’État pour participer aux élections législatives. On va vers un scrutin sans l’opposition le 28 avril. Patrice Talon s’est expliqué à la télévision il y a quelques jours, mais rien n’arrête la protestation et les condamnations. Et aujourd’hui, ce n’est plus l’opposition seule qui râle. Le clergé béninois, qui a joué un rôle essentiel à l’occasion de la conférence nationale de février 1990, entre dans le débat.
L’Église catholique s’empare du sujet et évoque une situation inédite. Le clergé, qui plaide pour des législatives inclusives, rappelle que « la paix est une fleur fragile ».
Côté protestation et condamnation fortes, le PRD, allié de Patrice Talon, et l’un des plus vieux partis de l’ère du renouveau démocratique fait désormais comme l’opposition.
Furieux d’avoir été exclu, le PRD de Me Adrien Houngbedji, président de l’Assemblée nationale, décrit dans un communiqué que ce qui arrive est « un recul démocratique grave ».
Il accuse au passage le ministre de l’Intérieur « d’obstruction délibérée » dans la délivrance des certificats de conformité. Le PRD exige l’annulation du processus électoral en cours.
Les partis de Boni Yayi, de Sébastien Adjavon, de Nicéphore Soglo et de Candide Azanai continuent de marteler « pas d’élections sans l’opposition ». Ils ont mis en place un comité de crise qui se réunit régulièrement au siège du parti des Soglo.
Un siège rebaptisé « siège de la résistance ».