En Tunisie, le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi a déclaré mardi que des armes et des munitions transportées par des Européens, dont des Français, munis de passeports diplomatiques, avaient été saisies à la frontière entre la Libye et la Tunisie, mercredi dernier 10 avril à Djerba, puis dimanche à la frontière de Ras Jedir, principal point de passage entre les deux pays. Ces déclarations ont créé le trouble, mais les diplomates français et européens contactés par RFI démentent toute irrégularité dans ces deux missions, qui visaient à évacuer du personnel de sécurité depuis la Libye.
Il y a une semaine, un groupe de 11 hommes approche des côtes tunisiennes, à bord de deux zodiacs. Selon le ministre de la Défense tunisien, ceux-ci auraient « tenté » d’entrer dans le pays par la mer, avant d’être « repérés » par l’armée au large de Djerba.
Ces hommes étaient en fait des « éléments de soutien sécuritaire » appartenant à la mission d’assistance de l’Union européenne EUBAM en Libye.
Au téléphone, l’ambassadeur de l’UE en Tunisie dément toute polémique : cette opération était planifiée « en bonne intelligence » avec les autorités tunisiennes, selon lui. Les armes transportées par ces hommes n’ont pas été « saisies » mais « consignées » et ceux-ci ont rejoint Tunis sans encombre, précise-t-il.
Même mise au point du côté du Quai d’Orsay, au sujet cette fois d’un groupe de 13 Français venu de Libye et circulant « sous couverture diplomatique » à bord de six 4×4. Là encore, le ministre de la Défense tunisien évoquait une « saisie » d’armes à la frontière.
Le ministère français des Affaires étrangères dément et explique qu’il s’agissait d’un détachement chargé de la protection de l’ambassadrice de France en Libye. Ces hommes ont pu poursuivre leur route après ce « contrôle de routine », leurs armes ont été inspectées et consignées.
Les diplomates européens et français ont regretté la confusion créée par les propos du ministre tunisien de la Défense. Contacté par RFI, le MAE tunisien a également démenti toute polémique.
Il faut que ce début de polémique s’arrête immédiatement…