En Guinée équatoriale, le principal parti d’opposition appelle à la libération sans condition de son secrétaire général, arrêté la semaine dernière, le 11 avril, au Tchad. La Convergence pour la démocratie sociale presse Ndjamena de libérer Andres Esono Ondo au plus tôt. La CPDS rejette par ailleurs les accusations de Malabo, qui affirme que l’opposant se trouvait au Tchad pour « préparer un coup d’État » en Guinée équatoriale. Pour Wenceslao Mansogo Alo, un responsable du parti, Andres Esono Ondo s’y est plutôt rendu pour participer à une réunion de l’UNDR, lui aussi membre de l’Internationale socialiste.
Cela devait être un congrès de l’opposition tchadienne comme il y en a eu d’autres. L’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) attendait des centaines de personnes à Mongo, à 500 kilomètres, à l’est de Ndjamena. Cinq délégations étrangères devaient y participer, notamment celle de Guinée équatoriale, dirigée par Andres Esono Ondo, secrétaire général de la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS).
Mais vendredi, rien de s’est passé comme prévu. À la dernière minute, les autorités locales ont demandé son « report » pour des raisons de sécurité. La salle où devaient se réunir les membres de l’UNDR a annulé la réservation. Et l’Agence nationale de sécurité tchadienne (ANS) a arrêté l’invité équato-guinéen, Andres Esono Ondo. Les proches d’Andres Osono Ondo soutiennent que son passeport était pourtant en règle, qu’il avait obtenu son visa pour le Tchad en bonne et due forme et qu’il était passé à Ndjamena au vu et au su de tous avant d’aller à Mongo. Le Dr Wenceslau Mansogo Alo, un responsable de la CPDS, craint surtout que Ndjamena ne l’extrade vers Malabo : « Parce qu’il arrive prisonnier en Guinée équatoriale, monsieur Obiang va tout faire pour le garder au frais pendant longtemps, et continuer à lui faire subir les difficultés qu’on subit déjà en temps normal. »
À Malabo, le ministre de la Sécurité extérieure équato-guinéen, Juan Antonio Bibang Nchuchuma, a déclaré que le voyage d’Andres Osono Ondo au Tchad avait « comme unique objectif, l’acquisition d’armes et de munitions, ainsi que le recrutement de terroristes pour commettre un coup d’État en Guinée équatoriale ». RFI a tenté de joindre le porte-parole de la police tchadienne, le ministre tchadien des Affaires étrangères et le ministre tchadien de la Sécurité publique, mais sans succès.