En Algérie, deux mois de mobilisation populaire contre le pouvoir ont métamorphosé la société. De plus en plus de débats citoyens sont organisés. Des intellectuels se donnent rendez-vous pour réfléchir ensemble à l’Algérie de demain et tenter de trouver une solution à l’actuelle crise politique que traverse le pays. Il y a encore quelques semaines, participer à ce genre de rassemblement était très risqué, mais aujourd’hui la parole se libère.
Le débat est passionné, mais les visions sont différentes. Dans la salle, des médecins, des ingénieurs, des instituteurs, les profils sont très variés. Certains prônent un changement immédiat de la classe dirigeante. D’autres comme Hayat sont plus réservés. Pour cette professeure d’anglais le pays est à la croisée des chemins, il faut bien réfléchir avant d’agir : « Moi, je pense qu’il faut laisser le temps au temps. J’ai l’impression que les gens veulent tout changer d’un coup. Cette idée de transition, c’est-à-dire les trois mois qu’on propose et proposer des élections pour le 4 juillet, est une proposition tout à fait plausible ».
« Il ne faut rien attendre des politiques »
Dans la salle de conférence, le rôle des militaires inquiète certains. Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le chef d’état-major de l’armée est de plus en plus visible sur les scènes médiatique et politique du pays. Dalila est chef d’entreprise et, ...