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[Reportage] RCA: coupée du monde, Zemio confrontée à l’insécurité alimentaire

La ville de Zemio – lourdement touchée par les combats en 2017 –  est totalement isolée depuis deux mois. Pas de réseau téléphonique et les deux principaux axes routiers sont coupés : celui de Bangui, car un bac est hors d’usage, celui vers l’Ouganda, car la frontière sud-soudanaise est fermée. Seuls quelques avions humanitaires arrivent, mais les vols sont peu nombreux.

Les femmes sont venues nombreuses pour récupérer leurs rations. L’organisation Coopi distribue les 11 tonnes de biscuits du Programme alimentaire mondial qu’ils ont réussi à acheminer, pour 17 486 personnes. Mais les réserves accumulées sous un grand abri en bâche sont largement insuffisantes.

« On devrait distribuer les rations pour 30 jours, mais comme il n’y a rien et que les gens sont dans le besoin on ne peut pas garder les biscuits à l’intérieur c’est pour cela que l’on distribue la ration de deux jours », explique Mathurin Mbitié, le superviseur. Des véhicules qui transportent de la nourriture « sont à Bangassou, mais la situation routière ne permet pas d’arriver maintenant ».

Des champs sans semences

L’accès aux champs, quant à lui, est encore limité par l’insécurité. « Ça fait deux ans que les gens n’ont pas cultivé, tout était brûlé », raconte le sous-préfet de la ville, Aroun Bi-Ndjobi.

Beaucoup ont préparé des terres aux alentours des maisons et de la ville, mais ne peuvent pas faire plus : « Maintenant ils me disent vous nous avez demandé de cultiver en groupement, mais trouvez-nous la solution pour la semence ». Car, « présentement il n’y a rien dans la ville » et les habitants n’ont donc « rien à semer dans les champs ».

Sur les étals, les prix de l’alimentaire ont au minimum doublé. Les habitants n’ont d’autre choix que de se restreindre. Les cas de malnutrition se multiplient à l’hôpital.

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