Moins de 24 heures après sa nomination à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, le général Ibn Auf a démissionné à la surprise générale vendredi soir 12 avril. Il a été remplacé par l’ancien chef d’état-major Abdel Fattah Abdelrahman Burhan. Une personnalité plus consensuelle.
Abdel Fattah Abdelrahman n’est pas connu du grand public. On entend seulement parler de lui en février dernier, quand Omar el-Béchir le nomme inspecteur général, c’est-à-dire numéro trois de l’armée.
On ne lui connaît aucune appartenance politique. Il n’est pas issu du parti au pouvoir. Même s’il a occupé des postes militaires importants, il n’est pas considéré comme un pilier du régime, alors que son prédécesseur Ahmed Ibn Auf l’était.
Jeudi, c’est son nom qui avait d’abord était cité pour prendre la tête du Conseil militaire de transition. C’est lui qui devait lire le communiqué annonçant le départ d’Omar el-Béchir. Mais cela ne s’est pas fait, laissant deviner déjà des divisions au sein de la direction politico-militaire à Khartoum.
Ce sont ces divisions, qui ont conduit en partie Ahmed Ibn Auf à démissionner, moins de 24 heures après avoir été nommé. Des divisions qui ont conduit le chef de la milice supplétive des forces de soutien rapide Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemetti à démissionner vendredi matin.
L’opposition juge qu’Abdel Fattah Abdelrahman est un homme de dialogue capable de changement. Il s’est d’ailleurs rendu vendredi parmi les manifestants. Il est respecté et entretient de bonnes relations avec les chefs des partis politiques. Il est aussi populaire au sein de l’armée.