On était à quelques heures du début de la campagne pour les législatives du 28 avril qui se dérouleront sans les partis d’opposition. Cette séquence télévision a été entièrement consacrée à ce scrutin qui va opposer dans quinze jours deux partis du camp présidentiel uniquement. Patrice Talon était très attendu : beaucoup espérait une annonce de décrispation ou de sortie de l’impasse. Mais le processus électoral va continuer sans l’opposition.
Depuis l’exclusion de l’opposition, le chef de l’État béninois est accusé par ses adversaires d’avoir tout fait dans l’ombre pour que les choses en soient ainsi. Du coup sur le plateau, Patrice Talon s’est expliqué, s’est justifié et s’est surtout défendu.
« Dire que c’est par des manœuvres que deux groupes politiques de mon camp sont sortis du lot ce n’est pas honnête », dit-il.
Pour sortir de l’impasse, beaucoup lui ont suggéré la prise d’une ordonnance. Ce ne sera pas possible a dit le président : au nom de l’ordre constitutionnel je n’ai pas le pouvoir d’interférer dans le processus électoral. Ce serait un « coup d’État ».
Depuis son exclusion, l’opposition est vent debout. Le climat est tendu. Alors pour finir Patrice Talon lance cet appel : « Je voudrais prier les leaders politiques de ne pas appeler à incendier le pays. Ne pas participer à une élection, la vie ne s’arrête pas là. La vie ne finit pas à un échec. »
Pas d’annonce de repêchage des listes recalées. L’opposition a réagi dès la fin de l’émission. Elle se dit triste et déçue. Pour Candide Azanai, toute démocratie meurt quand les élections cessent d’être inclusives.
► A lire aussi : J.-B. Elias (Le Fonac): «La démocratie risque de tourner en dictature» au Bénin