Malgré l’état d’urgence, la répression, l’interdiction de manifester, et l’arrestation de certains de ses membres, l’association des professionnels soudanais (APS) a été à la pointe de la contestation ces quatre derniers mois. Qui sont ses membres ?
Médecins, avocats, journalistes, enseignants et pharmaciens. Huit corps de métiers composentl’association des professionnels soudanais (APS), née dans la clandestinité à l’issue des manifestations contre la vie chère en 2013. Au départ, ce sont les médecins qui sont le fer de lance de ce regroupement.
L’idée est d’avoir un espace de revendication dans un pays où les syndicats indépendants sont interdits et où les partis d’opposition, dirigés par les mêmes figures depuis 30 ans, sont affaiblis par la répression. La jeunesse ne s’y reconnaît plus.
Un slogan: « la liberté et le changement »
Les revendications très économiques deviennent rapidement politiques avec la demande du départ du président. En décembre 2018, l’association sort de l’ombre et devient leader des protestations. Avec ce slogan « la liberté et le changement », elle réclame une transition pacifique du pouvoir.
Résultat : plusieurs de ses dirigeants sont arrêtés. Mais les quelques centaines de personnes qui dirigent l’APS sont très organisées. Anonymat, utilisation des réseaux sociaux et création d’application sur téléphone, l’association s’appuie aussi sur des relais à l’étranger.
Enfin, depuis janvier elle crée des liens avec des comités révolutionnaires locaux dans les quartiers populaires. C’est la connexion entre ces deux foyers de mécontentements au centre-ville et en périphérie qui explique la puissance inédite de la contestation depuis samedi.
