Les forces de l’ordre soudanaises soutenues et les milices sécuritaires du régime ont essayé à nouveau, ce mardi matin, de disperser les manifestants rassemblés sur la place devant le quartier général de l’armée. Ces forces ont d’abord essayé de pénétrer le rassemblement par des voitures pick-up, avant de tirer des gaz lacrymogènes, puis à balles réelles. Il y a eu quatre victimes, parmi eux des soldats. L’armée a installé un périmètre de sécurité autour du rassemblement. Le positionnement de l’armée sur le terrain depuis hier est clair : défendre les manifestants.
Depuis samedi, les manifestations au Soudan sont entrées dans une nouvelle phase. Déjà parce que c’est la première fois que des protestations rassemblent autant de monde en trente ans de règne d’Omar el-Béchir. Ensuite parce que l’armée semble leur apporter du soutien.
Dopés par la contagion démocratique venue d’Algérie et suite à un nouvel appel de l’association de professionnels soudanais, de nouveaux manifestants ont afflué mardi 9 avril au matin vers le centre-ville de Khartoum, bravant l’interdiction de manifester imposée par l’état d’urgence.
Ils ont rejoint celles et ceux qui sont campés depuis déjà quatre jours devant le quartier général de l’armée. Ce sont dorénavant plusieurs dizaines de milliers de contestataires qui occupent les lieux et s’affichent décidés à y rester jusqu’au départ du chef de l’État.
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Face aux forces sécuritaires, qui ont tenté une nouvelle fois ce matin de disperser l’énorme rassemblement à coup de gaz lacrymogène, l’armée a ouvert les portes du complexe militaire pour protéger les manifestants. Des militaires ont également tiré en l’air pour repousser les forces sécuritaires.
La hiérarchie de l’armée n’a en revanche pas encore apporté de réponse à l’appel lancé la veille par l’opposition, qui souhaite discuter directement avec elle des modalités d’une transition.