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Gabon: la réforme de l’attribution des bourses mal accueillie

Reprise des cours mouvementée au Gabon lundi 8 avril, après l’annonce d’une réforme de l’attribution des bourses, qui impose aux bénéficiaires d’être âgés de 19 ans et d’avoir obtenu au moins 12/20 au baccalauréat.

Dans plusieurs villes, Oyem, Franceville ou encore Port-Gentil, des lycéens sont descendus dans les rues ce lundi pour protester contre ce projet de réforme, validé en conseil des ministres le 29 mars. A Libreville, 16 étudiants ont été brièvement interpellés. Alors que la réforme vise, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, à mettre en avant « l’encouragement au mérite », elle soulève un vent d’inquiétude tant de la part des étudiants, que des élèves et des parents d’élèves.

« Les familles s’accrochent à ces bourses, parce que la crise touche les ménages. Vous avez des familles aujourd’hui qui ont cinq enfants et qui choisissent d’envoyer des enfants à l’école et les autres restent à la maison. Et depuis deux ans, d’ailleurs, vous avez les parents qui paient pratiquement tout. Sécurité à l’école, la mutuelle, la coopérative… », dénonce René Mezui Menié, le président de la Fédération nationale des parents d’élèves.

D’après lui, cette réforme serait donc intenable pour les ménages qui sont financièrement épuisés. « Non seulement certains parents ne peuvent même plus subvenir à ces besoins, simplement parce qu’ils ne travaillent plus, mais également parce qu’ils ont d’autres préoccupations. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de payer la scolarité de l’enfant. Il faut pouvoir vivre également », poursuit-il. Avant de réclamer des échanges avec les autorités, pour éviter d’assister « à des dérapages ».

De son côté, le Premier ministre assure que « l’Etat et le gouvernement ne ménageront aucun effort pour attribuer les bourses à nos étudiants brillants », mais que le gouvernement ne va « pas encourager la médiocrité ».

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