Lundi 8 avril, à moins de deux mois de l’élection d’un nouveau président de la République, le député et militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, lui-même candidat, appelle l’opposition à s’unir en cas de deuxième tour afin d’éliminer le candidat du pouvoir, le général Ghazouani.
« Au premier tour, on choisit l’opposant qu’on veut, qui nous est le plus proche parmi les quatre. Au deuxième tour, on élimine le candidat du pouvoir de manière systématique. C’est un pacte qu’on doit sceller tout de suite ». Biram Dah Abeid se dit ce lundi prêt à s’engager sans délai pour la création d’un front commun de l’opposition pour empêcher l’ancien ministre de la Défense de passer, en cas de deuxième tour à la présidentielle.
Devant la presse, le militant anti-esclavagiste a aussi dénoncé les « fortes pressions » exercées par « le pouvoir, la gendarmerie, la police, les chefs d’arrondissements et les préfets » sur les conseillers municipaux pour les dissuader de parrainer les candidats de l’opposition.
Des pressions destinées, selon le militant anti-esclavagiste, à favoriser le général Ghazouani, qui sillonne actuellement les régions de l’intérieur. Ses adversaires l’accusent d’anticiper la campagne électorale.
« Ghazouani n’a pas commencé la campagne avant l’heure », réplique Hacen Lebatt, membre de la commission de communication du candidat du pouvoir, qui parle de visites qu’il n’aurait « pas le temps » d’effectuer « pendant la campagne ». Avant d’affirmer que « personne n’empêche » les autres candidats « d’aller à l’intérieur du pays ».
Le général Ghazouani est présenté comme dauphin du président Aziz, à qui la Constitution interdit un troisième mandat de cinq ans.