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Libération du colonel Soilihi Mohamed aux Comores: vers la fin du CNT

Aux Comores, le colonel Soilihi Mohamed, dit Campagnard, est sorti libre de son audition chez le juge d’instruction lundi après-midi. Il avait été arrêté il y a douze jours par la gendarmerie nationale à son domicile, une heure après avoir proclamé le Conseil national de transition, une sorte de gouvernement parallèle en attendant la tenue de nouvelles élections. Membre du collectif des douze candidats d’opposition au président Azali réélu au premier tour lors des élections présidentielles du mois dernier, il avait vigoureusement dénoncé des fraudes électorales massives et appelé à la désobéissance civile pour protester contre le scrutin du 24 mars que le CNT qualifiait de mascarade. On ignore encore le ou les chefs d’inculpation retenus contre lui. Mais il est pour l’heure placé sous contrôle judiciaire. Retour sur cette affaire.

« Je me désolidarise du CNT que j’ai personnellement contribué à mettre en place. » C’est par ces mots du colonel Soilihi Mohamed, ex-président dudit CNT, que toute l’action des opposants d’Azali Assoumani prend fin.

Aussitôt libéré, il a transmis un communiqué à la presse reconnaissant que le processus électoral s’était déroulé dans le respect des normes et félicitant le président pour sa réélection.

Ce revirement de situation intervient après une détention de douze jours de l’ancien chef d’état-major. En plus de ce dernier, le Conseil national de transition comptait huit autres membres, tous restés silencieux lundi.

La libération du colonel Soilihi Mohamed, dit Campagnard, a créé la surprise puisqu’il avait affirmé à plusieurs reprises sa détermination à aller jusqu’au bout pour protester contre ce qu’il qualifiait de dérive dictatoriale.

Dans la foulée de l’arrestation du colonel Campagnard, l’évasion de prison d’un militaire avait terminé en fusillade faisant trois morts, choquant profondément la population comorienne et ajoutant la paranoïa à un climat de psychose ambiant depuis plusieurs mois. La sortie de Soilihi Mohamed semble marquer l’épilogue de la crise postélectorale.

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