En Libye, les armes prennent le pas sur les discussions. Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, poursuit son offensive vers Tripoli avec ses forces de l’Armée nationale libyenne (ANL). Les appels à l’arrêt des hostilités n’y changent rien. La France, qui se pose en médiateur entre les deux camps libyens, est accusée de favoriser sur le terrain le camp d’Haftar. Un parti pris que dément Paris qui redit son soutien au Premier ministre Fayez el-Sarraj.
Il aura fallu à peine quelques heures de combats pour que la France soit sous le feu des critiques. Depuis vendredi, islamistes et opposants au maréchal Haftar reprochent à Paris de favoriser l’homme fort de l’Est sur le terrain.
Et pour cause, en juillet 2016, après la mort de trois militaires dans un accident d’hélicoptère en Libye, Paris avait dû reconnaître la présence de forces spéciales françaises auprès des troupes de Khalifa Haftar.
Un sujet de crispation qui s’est traduit par une rencontre samedi après-midi entre l’ambassadrice de France pour la Libye, Beatrice le Fraper du Hellen et le Premier ministre Fayez el-Sarraj. Rencontre qualifiée d’« entretien » par le Quai d’Orsay et de « convocation » par Triploli.
Que se sont-ils dit ? « Le Premier ministre a été direct en demandant des explications sur notre rôle », concède un diplomate français, qui ajoute que « l’ambassadrice a redit que nous n’avions rien à voir avec cette opération militaire ».
Cette source diplomatique l’assure, la France n’a « pas de plan caché ni de double discours » en Libye.
Si Paris reconnaît que le maréchal a été un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine, cette source estime qu’une stabilité politique ne pourra être atteinte qu’ « avec le gouvernement légitime ».