En Côte d’Ivoire, la 12e édition du forum Mo Ibrahim s’est achevée en musique ce dimanche, avec un concert d’artistes africains comme les stars sénégalaise, Youssou N’Dour, et congolaise Fally Ipupa. Durant le week-end, au Sofitel d’Abidjan, les différents débats se sont concentrés sur la migration et l’emploi pour la jeunesse africaine. Samedi soir, les sessions de discussions se clôturaient avec un échange entre le milliardaire Mo Ibrahim et le président Alassane Ouattara. Le chef d’État ivoirien a saisi l’occasion pour revenir sur ses intentions concernant un troisième mandat.
L’entretien entre Mo Ibrahim, président de la fondation éponyme, et Alassane Ouattara a duré près d’une heure, pendant laquelle le chef de l’État a dressé les bons points de sa gouvernance après huit ans à la tête du pays. L’échange s’est terminé sur la question fatidique : troisième mandat ou pas troisième mandat ?
Le président ivoirien, qui estime pouvoir se représenter depuis l’adoption en 2016 de la nouvelle Constitution, a pris son temps pour répondre : « 75% des Africains ont moins de 35 ans. Donc il est clair que pour moi, la voix va vers une nouvelle génération. Ça me parait tellement évident. » Passer le flambeau, Alassane Ouattara l’affirmait par deux fois déjà l’été dernier. Mais ce dimanche, cela lui a valu une ovation du public. Et pourtant : « Je ne vous dis pas que je m’en vais (rires et applaudissements). Il y a un certain nombre d’années que je consulterai avant de prendre ma décision définitive. »
Une décision qu’il rendra en 2020, année du scrutin présidentiel. Le chef de l’État l’avait déjà annoncé en janvier lors du premier congrès du parti Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Si le leader ivoirien maintient le flou, c’est que la scène politique a bien changé depuis que ses principaux acteurs reprennent la lumière. Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’exclut pas de se présenter. Guillaume Soro, toujours discret sur ses intentions, est en tournée dans le pays depuis sa démission du perchoir de l’Assemblée nationale il y a deux mois. Et les militants du Front populaire ivoirien (FPI) se sentent renaître suite à l’acquittement en première instance de Laurent Gbagbo à la CPI en début d’année.