Cette année, le thème du forum de la Fondation Mo Ibrahim, organisé en Côte d’Ivoire, tourne autour de la migration et de l’emploi de la jeunesse africaine. Avec 60% de moins de 25 ans, la jeunesse est un formidable atout pour le continent, mais aussi un énorme défi.
À Abidjan, la 12e édition du forum de la Fondation Mo Ibrahim s’achève ce soir. Près d’une centaine de jeunes professionnels et entrepreneurs issus de 35 pays africains se sont retrouvés tout le week-end dans la capitale économique ivoirienne. En leur compagnie, de grandes personnalités du continent telles que le milliardaire nigérian Aliko Dangote, l’ex-président du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, et même le chanteur philanthrope Bono.
Que faire de la croissance sans création d’emplois ? C’est l’une des sessions de discussions autour desquelles s’articule l’évènement.
D’après la Banque africaine de développement, sur 470 millions de jeunes de moins de 35 ans, deux tiers sont au chômage ou occupent des emplois précaires. Un challenge pour le président de la BAD, Akinwumi Adesina, pour qui le marché agricole, avoisinant 1 000 milliards de dollars, est le futur de l’Afrique : « Les jeunes devraient se lancer dans l’agriculture avec une nouvelle approche. Il ne s’agit pas de faire de cela un mode de vie ou un simple moyen de subsistance, mais un véritable agrobusiness. C’est pour cela qu’à la BAD, nous investissons 374 millions de dollars dans 12 pays. Ces entrepreneurs ne se contenteront pas de produire. Ils détermineront la valeur de leur production. Ils feront de la logistique, du marketing. C’est de cette manière que vous allez créer beaucoup d’emplois. »
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Et pour le ministre ivoirien de l’Energie et du pétrole, Abdourahmane Cissé, la formation des jeunes doit être axée sur les secteurs d’avenir : « Nous avons besoin de formations qui soient relativement techniques. Et c’est ce que, aujourd’hui en Côte d’Ivoire sous le leadership du président Ouattara que nous essayons de faire. Depuis 2012, nous avons créé par exemple une école d’ingénieurs spécifique dédiée aux métiers des TIC [Technologies de l’information et de la communication, ndlr] L’université de Man est axée par exemple sur tout ce qui mine, géologie pétrole. L’université de San-Pédro aura un fort volet sur l’agrobusiness. Donc une formation qui soit le plus proche à des endroits où il y aura effectivement de la croissance. »
Le temps presse, car chaque année d’ici 2030, 30 millions de jeunes Africains entreront dans le marché du travail.