Il y a 25 ans au Rwanda commençaient le génocide des Tutsis et le massacre des Hutus modérés. Selon l’ONU, en quelque 100 jours ont été tués au moins 800 000 hommes, femmes et enfants, ce qui fait de ce crime de masse le génocide le plus rapide de l’histoire. Et 25 ans après, on en sait plus sur les mécanismes qui ont conduit à ce crime contre l’humanité.
Ce génocide n’est pas tombé du ciel. Comme le génocide arménien de 1915, il a été précédé plusieurs décennies plus tôt par des massacres de masse. Comme la Shoah de 1941, il a été préparé par un conditionnement des esprits. Dans l’Allemagne hitlérienne, les juifs étaient présentés comme des « rats ». Sur les ondes de la radio 1 000 collines, les Tutsis étaient désignés sous le nom d’ « Inyenzi », de « cancrelats »… On déshumanisait les futures victimes.
Ce projet génocidaire n’a pas été mis en œuvre tout de suite, dès le 7 avril 1994 au matin. Les premiers jours qui suivent l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, les extrémistes hutus commencent à massacrer les Tutsis et les Hutus modérés, mais sont gênés par la présence de quelque 2 500 casques bleus.
C’est pourquoi ils tuent 10 soldats belges. Les extrémistes hutus réussissent alors à terroriser les casques bleus. Le 21 avril, c’est le vote de la honte, le vote le plus tragique de l’histoire de l’ONU. Le Conseil de sécurité décide de retirer du Rwanda la quasi-totalité du contingent de l’ONU. Désormais, les génocidaires peuvent donner la mort sans aucune retenue.