A Madagascar, des forêts et des aires protégées sont menacées par des migrants climatiques. Depuis plusieurs semaines, Madagascar National Parks, la structure chargée de la gestion des parcs nationaux, tire la sonnette d’alarme face aux défrichements des forêts, notamment des aires protégées. Des centaines d’habitants du sud migrent vers des forêts du nord, à la recherche de terres fertiles.
Dans le nord-ouest de Madagascar, les forêts de la région de Boeny s’amenuisent au fil des mois. Des forêts menacées par l’arrivée massive des habitants venus de l’Androy, dans l’extrême sud du pays, région où les terres sont très peu fertiles.
Les 136 000 hectares d’aires protégées du parc national d’Ankarafantsika, ses lémuriens et ses 130 espèces d’oiseaux dont 66 endémiques ne sont pas épargnés. Les gardes forestiers, peu nombreux, ne parviennent pas à protéger cet espace très vaste, dont les frontières sont facilement franchissables.
Soixante-sept hectares ont déjà été défrichés dans le parc cette année pour cultiver du maïs. C’est le double de l’année dernière, indique Madagascar National Parks, l’association qui gère les parcs nationaux.
Entre protection des ressources naturelles et prise en compte des besoins des populations, l’équation est loin d’être simple, reconnaît Eric Rabenasolo, directeur général des Forêts au sein du ministère de l’Environnement. « Il est très difficile de renvoyer les gens chez eux », explique-t-il avant de préciser que ces cultures ne sont pas uniquement pour l’auto-consommation. « On est aussi face à un business. Il y a des patrons qui envoient ces habitants pour cultiver dans la forêt et revendre ensuite les récoltes sur le marché », s’agace-t-il.
D’autres forêts et aires protégées, notamment celle de Kirindy, dans l’ouest, sont touchées par ce phénomène.