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Combats en Libye: António Guterres se dit «profondément inquiet»

De violents affrontements ont opposé ce vendredi les troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, et le siège du gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj, reconnu par la communauté internationale – notamment par les Nations Unies, qui craignent une escalade de la violence.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, vient de quitter la Libye. Il s’est déclaré en partant « profondément inquiet », lui qui était arrivé ce mercredi dans le pays. Il a rencontré ce jeudi le chef du gouvernement d’union nationale à Tripoli, et s’est rendu ce vendredi à Benghazi, dans l’Est libyen, pour y rencontrer le maréchal Haftar.

Le secrétaire général de l’ONU souhaitait éviter la confrontation militaire et l’espère toujours. En vain, pour l’instant. Khalifa Haftar refuse visiblement la solution politique. Selon la chaîne de télévision saoudienne Al Arabia TV, il aurait affirmé à António Guterres que l’opération pour libérer Tripoli se poursuivra jusqu’à « l’élimination du terrorisme ». C’est déjà l’argument qu’il avait avancé ce mercredi soir pour annoncer l’offensive.

Sur le terrain, cela se matérialise par des affrontements. Les combats ont redoublé immédiatement après le départ du secrétaire général de l’ONU. Des affrontements ont notamment été signalés autour de l’aéroport international.

Selon l’ANL, Eghnéoua al-Kelkli aurait été blessé au combat

Les hommes de Khalifa Haftar se sont vus chassés ce vendredi matin de la porte 27 dont ils avaient pris le contrôle hier – un barrage routier à 27 km de l’entrée ouest de Tripoli. En fin d’après-midi, de violents combats étaient à nouveau signalés dans les régions de Soug al-Khamis, al-Saeh et Soug al-Sabt, une zone agricole à moins de 50 km au sud de Tripoli, selon le gouvernement d’union nationale.

En face, les forces d’Haftar affirment avoir pris possession de l’aéroport international. Elles disent être à 20 km de la ville et le porte-parole de l’Armée nationale libyenne affirme qu’ils en seront aux portes dès samedi matin.

L’ANL affirme par ailleurs qu’un chef de milice important, un chef de la Défense de Tripoli, aurait été blessé au combat. Il s’agirait d’Eghnéoua al-Kelkli, une information pour l’heure impossible à vérifier.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence ce vendredi

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence ce vendredi à 19h, à la demande du Royaume-Uni, pour discuter de la situation libyenne, ont indiqué des diplomates.

Ce vendredi, la Russie a également donné de la voix. Le Kremlin met en garde contre une « reprise du bain de sang », et son porte-parole Dmitri Peskov appelle à un règlement « pacifique et politique » du conflit.

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La volonté du maréchal Haftar est double: peser lourdement sur les négociations et tester les capacités de sa force, en position triomphante après les batailles dans le Sud libyen.

Hasni Abidi, directeur du CERMAM
05-04-2019 – Par Houda Ibrahim

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