Des centaines de milliers d’Algériens ont de nouveau manifesté ce vendredi dans les rues de la capitale pour réclamer « la fin du système » et une refonte du paysage politique. Il s’agissait du septième vendredi consécutif de mobilisation, trois jours après la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
Une marée humaine a envahi les rues d’Alger. Le message est clair :la démission d’Abdelaziz Bouteflika ne suffit pas. Les Algériens exigent un changement total au sommet de l’État. Les slogans n’épargnent personne et même pas l’institution militaire, avec à sa tête, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah.
« Gaïd Salah ne fait que recycler le système, lance une manifestante. Bouteflika est parti. La clique de Bouteflika est partie. Mais le système n’est pas parti. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. » Les manifestants le reconnaissent : oui, l’armée s’est érigée les derniers jours en garante de la Constitution, mais ce n’est pas son rôle de prendre le pouvoir pour diriger le pays. Tout le monde ici redoute un scénario à l’égyptienne.
Les responsables « doivent être jugés », réclament les manifestants
Mais l’engagement se poursuit, avec un objectif: la naissance d’une nouvelle République, débarrassée de ce régime qui a conduit le pays à la crise. La mobilisation est en tout cas impressionnante. Et comme les semaines précédentes, pas de débordements, pas d’incivilités. Ils le disent tous, ici : c’est une Révolution souriante.
Semaine après semaine, le peuple gagne aussi en confiance. Sa mobilisation paye. Il ose même de nouvelles revendications. « Nous voulions chasser les responsables, mais désormais, ils devront aussi être jugés », scande ce soir la foule à Alger. « La démission du président ne suffit pas, affirme un manifestant. Ce n’était qu’une des demandes du peuple. » « Devant l’Histoire, il faut les juger, renchérit une autre. Ne serait-ce que pour savoir réellement ce qu’ils ont fait, parce qu’il y a des tas de choses qu’on ignore. »
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