Le Parlement gambien a approuvé mardi dernier l’accord sur la ZLEC, la zone de libre-échange continentale. Avec la barre requise des 22 ratifications nécessaires, la ZLEC peut officiellement entrer en vigueur. Elle sera donc lancée lors du prochain sommet de l’Union africaine, à Niamey en juillet. Mais le plus dur reste à faire car il faut désormais harmoniser les législations commerciales.
Avec le vote du Parlement gambien, plus rien ne s’oppose à la ZLEC. En juillet prochain à Niamey, les pays africains vont donc lancer officiellement cette vaste zone de libre-échange.
Si la ZLEC fait autant rêver les Africains, c’est qu’elle comporte une charge symbolique très forte en abolissant, au moins pour les marchandises et les hommes, les frontières héritées de la colonisation.
Au-delà de cette dimension politique, la ZLEC est, à terme, la promesse d’un vaste marché d’1,3 milliard de consommateurs et à plus court terme un bond du commerce intra-africain, qui pour l’instant ne dépasse pas 18% des échanges réalisés par les pays. Mais beaucoup reste à faire.
Il faut encore harmoniser les règles douanières, abolir les barrières tarifaires et non tarifaires. Un travail de titan, qui par exemple n’est toujours pas totalement effectif au sein de certaines unions régionales comme la Cédéao. Il faut aussi trancher la question sensible de la protection des marchés, que souligne le géant nigérian, l’un des trois pays africains à n’avoir pas encore adhéré à la ZLEC.
Abuja pèse actuellement le pour et le contre du traité de libre-échange, craignant de voir une déferlante de produits étrangers ruiner certaines de ses industries. Le Nigeria rappelle régulièrement que le libre échangisme prôné par l’OMC a dévasté son industrie textile.