Dimanche, des hommes armés ont attaqué un leader religieux dans le village d’Hamkan, à 7 kilomètres d’Arbinda, dans le nord du Burkina Faso. S’en sont suivies des représailles meurtrières à l’encontre de la communauté peule. C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que le pays connait une flambée de ce type.
Le bilan des violences communautaires du début de la semaine, à Arbinda, s’élève à 62 morts. Le ministre de l’Administration territoriale l’a annoncé mercredi 3 avril à la télévision.
« La situation sécuritaire est telle, que personne n’est à l’abri », explique dans son communiqué Siméon Sawadogo. Une phrase qui sonne comme un aveu d’échec, bien que le ministre de l’Administration territoriale rappelle qu’un dispositif sécuritaire supplémentaire a été mis en place à Arbinda.
Début janvier déjà, le Burkina a connu un conflit communautaire d’ampleur. C’était à Yirgou, un village de la commune de Barsalogho, dans le Centre-Nord du pays. Le scénario est le même : un chef communautaire attaqué par des hommes armés et des représailles qui virent au conflit ethnique.
Cette flambée de violence a fait près de 50 morts selon les autorités. 200 selon la société civile. Le président lui-même a fait le déplacement pour montrer sa préoccupation. Dans un communiqué mercredi, Roch Marc Christian Kaboré a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête pour faire la lumière sur les évènements d’Arbinda.
Une nouvelle qui laisse la communauté peule dubitative, alors qu’elle continue de dénoncer l’impunité qui règne dans cette partie du Burkina. L’enquête sur Yirgou n’a pour l’heure mené à aucune arrestation.
Il faut dire qu’il y a un déchirement du tissu social. C’est évident. Le contexte n’est pas propre au Burkina Faso. Tout le Sahel est concerné. C’est notamment dû au contexte même de la mondialisation, où il y a certaines valeurs qui ne sont plus de mise…