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Abdelaziz Bouteflika fait ses adieux aux Algériens et demande pardon

Le Conseil constitutionnel a entériné mercredi soir 3 avril la démission d'Abdelaziz Bouteflika. Et dans la soirée, l'ex-président démissionnaire a demandé pardon aux Algériens dans une lettre d'« adieux ». De son côté, le gouvernement a annoncé mercredi soir 3 avril une première série de mesures d'ouverture en direction de la presse, de l'opposition et des syndicats.

L'agence officielle de presse APS a publié ce mercredi soir une lettre d'Abdelaziz Bouteflika. « Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays », explique le président démissionnaire dans cette lettre d'adieux, exhortant les Algériens « à demeurer unis ».

Il demande aussi « pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes ».

Après près de deux décennies au pouvoir, l'ex-président dit aussi être fier de sa contribution et se félicite des progrès réalisés ces vingt dernières années.

Premières mesures d'ouverture

Dans le même temps, le nouveau gouvernement a fait des gestes d'ouverture envers la presse, l'opposition, les associations et les syndicats. Lors d'une réunion présidée par le Premier ministre Noureddine Bedoui, il promet « plus de transparence et d’objectivité ».

Le premier secteur concerné, c’est la presse. Le gouvernement assure que la publicité publique sera distribuée sans discrimination entre média public et privé. La publicité était l’un des moyens pour l’État de faire pression sur les journaux car c’était leur principal source de revenu.

Mais certains professionnels des médias doutent de la sincérité de cette annonce. A l'image d'Omar Belouchet, le directeur du quotidien El Watan

Nous pensons que c’est plus de l’opportunisme politique qu’une volonté sincère que les journalistes aient les moyens d’exercer leur travail librement…
Omar Belouchet, directeur du quotidien «El Watan»
03-04-2019 – Par Bineta Diagne

Deuxième secteur concerné, les associations, les syndicats et les partis politiques. Le gouvernement promet d’examiner les dossiers de demandes d’agrément déposés auprès des ministères.

Tout ceci, c’était des demandes de la société civile. Cependant, des annonces similaires de libéralisation des médias et des associations avaient déjà été faites en 2011, mais la nouvelle loi avait fini par créer de nouvelles barrières pour la société civile.

Cette première annonce du gouvernement va donc dans le sens de l'ouverture, mais elle va susciter la prudence des acteurs concernés.

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