L'annonce de la démission du président Bouteflika a été suivie de scènes de liesse à Alger. Mais tous soulignent que le départ du chef de l'Etat n'est qu'un début.
Mardi soir, alors que l’annonce venait de tomber, des groupes de jeunes se dirigaient déjà vers le centre-ville en chantant. Eux sont quatre, un immense drapeau algérien au-dessus de leur tête. « La route est encore longue, mais c’est un pas de géant pour les Algériens, pour les jeunes Algériens, qui ont constaté que cette petite révolution pacifique a porté ses fruits dans le positif. »
Très vite, la foule est au rendez-vous, drapeaux algériens, selfies, sourires… Les gens s’embrassent, se filment, chantent. La joie est sur tous les visages. « Enfin, de la joie ! On se sentait humiliées et là, c’est… On reprend confiance… Voilà. On est heureux, aujourd’hui. Même si c’est un premier pas, on est heureux ».
Un premier pas, parce que « Bouteflika n’est qu’un détail » souligne un autre Algérois, venu lui aussi célébrer la démission du président. « Bouteflika n’est que la façade du système. On veut un changement du système et non pas un changement dans le système. Aujourd’hui, ce n’est qu’une petite étape de notre fameuse révolution du sourire. Aujourd’hui, nous réclamons et nous revendiquons – haut et fort ! – une deuxième république démocratique et sociale ».
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« Je suis venu en famille pour exprimer ma joie, explique un autre habitant de la capitale. Nous sommes très contents, suite à l’annonce du départ de ce despote. C’est la plus grande dictature, nous l’avons subie durant ces deux décennies et c’est énorme. Je pense que c’est une grande réalisation pour le peuple algérien et aujourd’hui, nous sommes très optimistes pour ce pays. Mais ce n’est qu’une étape. Nous voulons une vraie démocratie. Nous voulons la liberté pour ce peuple, un avenir radieux pour ces jeunes-là. Vive l’Algérie ! »
Les klaxons ont résonné jusque tard dans la nuit. Alger savoure sa victoire, cette démission, qui, il y a six semaines encore, semblait être un rêve impossible.