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Législatives au Bénin: pourquoi les discussions ont échoué au Parlement

Le scrutin législatif doit avoir lieu le 28 avril mais sans l'opposition puisque toutes ses listes ont été disqualifiées par la commission électorale. Pour trouver une solution consensuelle, le président Patrice Talon avait proposé début mars de s'en remettre au Parlement. Mais lundi, la session extraordinaire de l'Assemblée nationale s'est achevée sans résultat. Les présidents des institutions, reçus par le chef de l'État, en ont pris acte lundi. Ils appellent « à la tenue des élections à bonne date ». Aujourd'hui, le pouvoir et l'opposition s'accusent mutuellement d'être responsable des blocages.

À l'Assemblée nationale, les positions se sont radicalisées au fil des débats. La mouvance présidentielle reproche aux opposants de ne pas s'être conformés à la loi en obtenant leur quitus fiscal et leur certificat de conformité. « Ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes », affirme Jean-Michel Abimbola, coordinateur de la majorité présentielle.

L'opposition dénonce quant à elle la mauvaise foi du président Patrice Talon qui aurait fait semblant, selon le député Éric Houndété, de jouer la carte du consensus quand, en sous-main, ses députés bloquaient toute proposition de sortie de crise. « S'il voulait une solution, il pouvait la trouver, il a toutes les cartes en main », ajoute-t-il.

D'après un observateur de la vie politique, « on a noté beaucoup de maladresses du côté du bloc présidentiel et un certain jusqu'au-boutisme du côté de l'opposition. Tout cela dans un climat de méfiance généralisé. »

En cause notamment selon lui : la gouvernance Talon qui a tendance à avancer seule, sans faire de concessions. Chacun est donc resté sur ses positions selon lui et on est là : le Bénin se dirige vers des élections sans candidats de l'opposition. « Certains en plaisantent, conclut cet observateur, mais au fond, cela ne fait rire personne. »

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