Au cours du second jour de sa visite officielle au Maroc, le pape François a célébré, ce dimanche 31 mars, une messe géante dans un complexe sportif de Rabat, en présence de la communauté catholique du royaume chérifien, composée de nombreux fidèles d'origine subsaharienne.
Le pape a conclu sa visite officielle au Maroc ce dimanche par une grande messe au stade Moulay Abdellah de Rabat, marquée par des appels pour le droit des migrants, la tolérance religieuse et la liberté de conscience, avec un avertissement contre le prosélytisme. François a invité les fidèles à dépasser les tentations de haine et de division, à « contempler le Père pour se redécouvrir frères ».
10 000 personnes et une chorale composée de centaines de fidèles pour accompagner le Notre Père énoncé en espagnol par le pape François. Dans les gradins de la salle omnisport du stade de Rabat, la salle est comble. Drapeau à la main, Dominique, catholique native du Maroc, jubile de cette communion spirituelle.
« Ça m'émeut énormément parce qu'en fait, ce qu'on recherche tous c'est la paix, l'harmonie, la fraternité. C'est un moment exceptionnel, je trouve », dit-elle.
Le temps fort de la visite du pape François fût sa rencontre avec les populations migrantes du Maroc. Depuis deux ans, le Maroc est devenu le premier pays de départ des clandestins vers l'Europe.
« Il faut sortir de la problématique des migrants et faire comme dit le pape : accueillir des personnes. Si l'on veut un monde qui soit fraternel, il faut toujours partir des plus marginalisés, des plus démunis d'où l'insistance du pape – qui est petit fils de migrant – qui parle de sa chair et non pas d'un problème que l'on peut résoudre en restant assis dans un bureau », souligne Père Daniel Nourrissat, curé de Rabat.
Pour Marie-Louise, originaire d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, l'Eglise l'a beaucoup aidée, à son arrivée dans le royaume.
« Tu ne te sens pas isolée, tu ne te sens pas rejetée. Même en sachant que nous sommes dans un pays où il y a la discrimination, le racisme, quand tu t'attaches à l'Eglise, tu te sens en sécurité », précise-t-elle.
Si la conversion est toujours punie par la loi pour les Marocains, le roi Mohamed VI s'est posé en protecteur des minorités chrétiennes étrangères sur son sol.