Au Mali, huit jours après le drame dans le village peul d’Ogossagou, l’urgence humanitaire s'aggraver encore. L'attaque par des assaillants portant des tenues de chasseurs traditionnels a fait plus de 160 morts. Avec le conflit intercommunautaire qui dure depuis plusieurs années, le nombre de déplacés augmente dans la région. Et les populations vulnérables également.
Cette fin de semaine, le personnel de l’hôpital est en charge de la distribution de dons aux blessés d’Ogossagou. Parmi eux, 13 personnes guéries pourraient sortir de l’hôpital mais n’ont nulle part ou aller. « Ce que je vais faire ? … Je veux la paix seulement. »
Il y a aussi les rescapés toujours sur place qui restent dans une situation d’urgence. Et puis les déplacés de villages voisins menacés par le conflit qui trouvent refuge à Ogossagou, car ce village est désormais sécurisé par l’armée.
« La suite c'est de pouvoir assister ces populations jusqu'à ce que la situation se stabilise un peu, nous explique Moussa Jean Traoré, le chef de bureau du Ppamrogramme alimentaire mondial (PAM) de Mopti. Car il y a des dizaines de milliers de personnes à assister, «… des gens qui, avec l'insécurité, se sont déplacés, donc n'ont pas pu travailler dans leurs champs et sont vulnérables et doivent être assistés…»
Car le conflit dure depuis plusieurs années. « A la base c'est un conflit sur les ressources naturelles, nous explique Abdul Karim Maïga, le représentant de l’association malienne des droits de l’Homme à Mopti. les ressources naturelles sont rares… »
Aujourd’hui, les déplacés seraient 59 000 pour toute la région soit 30 fois plus qu’à la mi 2018.