En Côte d’Ivoire, depuis janvier, le gouvernement reçoit, tour à tour, les partis de l’opposition et les organisations de la société civile pour s’entendre sur une Commission électorale indépendante consensuelle, l’actuelle étant jugée trop favorable au pouvoir. Cette critique avait été partagée par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui en avait demandé une nouvelle en 2016. Les pourparlers avancent, mais l’ONG Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH) craint que le temps ne manque, alors que la présidentielle de 2020 approche à grands pas.
C’est l’APDH qui avait saisi la Cour africaine des droits de l’homme au sujet de la Commission électorale ivoirienne (CEI). Il y a deux jours, cette ONG rencontrait de nouveau le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, pour la deuxième phase du processus de dialogue sur la réforme de la CEI.
Dans ses propositions, l’APDH demande la mise en place d’une Commission technique vidée des représentants des partis politiques qui deviendraient alors de simples observateurs, ainsi qu’un budget annuel pour assurer son autonomie financière. Des propositions qui renforcent l’indépendance et l’impartialité de l’institution, d’après l’ONG.
Cependant, le groupe issu de la société civile craint surtout que le gouvernement ne se contente que d’un simple rééquilibrage politique parmi les membres de la CEI, une solution inacceptable pour Arsène Néné Bi, président de l’APDH.
« Il serait inconcevable que certains partis politiques aient des représentants. Certains candidats auraient ainsi des représentants alors que des candidats indépendants ne pourraient pas en avoir au sein de la Commission qui est l’arbitre entre les candidats. Il en va de même des nouvelles formations politiques qui sont en train de naître ou de celles qui vont naître. Elles aussi seraient privées de représentants et la règle de l’égalité s’en trouverait entamée », a-t-il expliqué.
L’organisation non gouvernementale fera de nouveau face au gouvernement, dans deux semaines, mais elle souhaite que le processus s’accélère. La prochaine présidentielle étant effectivement prévue pour le mois d’octobre de l’an prochain, cela laisse peu de temps pour aboutir à une nouvelle CEI qui satisfasse tout le monde.