Au Bénin, la Cour africaine des droits de l'homme a rendu, vendredi 30 mars, son verdict concernant le sort de l'opposant, en exil, Sébastien Ajavon. Pour l'instance africaine, l'Etat béninois doit « prendre toutes les mesures nécessaires » pour annuler la condamnation et ce, « dans un délai de six mois ». La Cour dit avoir constaté un certain nombre de dysfonctionnements et violations du droit comme, notamment, la violation du droit à la présomption d'innocence ou encore la violation du droit à n'être jugé qu'une fois pour une infraction.
Sébastien Ajavon a été condamné, par contumace, le 18 octobre dernier, à 20 ans de prison pour une affaire de drogue. Suite à cette condamnation, les avocats de l’opposant avaient saisi la Cour africaine. Joint par RFI, Sébastien Ajavon se dit satisfait et soulagé par cette décision de la Cour africaine des droits de l’homme.
« Je suis satisfait et soulagé pour moi, ma famille mais aussi pour le peuple béninois, de voir enfin aujourd’hui mes droits pleinement reconnus. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a plusieurs fois repris, dans son jugement, que la justice béninoise n’a pas respecté l’égalité des armes et a violé mes droits les plus fondamentaux », a-t-il déclaré.
A la question de savoir ce qui oblige, aujourd’hui, l’Etat béninois à se plier, à cet arrêt de la Cour africaine, Sébastien Ajavon précise que « c’est une décision prise à l’unanimité de tous les juges » et que le Bénin a souscrit à la charte africaine des droits et des peuples. Ainsi, estime-t-il, le Bénin ne peut, par conséquent « s’amuser à ne pas le respecter ».
« C’est une décision définitive et le Bénin est obligé de l’appliquer dans ses lettres et dans sa forme. Cette décision n’est susceptible d’aucun appel », a ajouté l’opposant Sébastin Ajavon.
► Bénin: l'opposant Sébastien Ajavon condamné à 20 ans de prison