Au Gabon, moins d’une semaine après son retour définitif au pays suite à une longue période de convalescence, le président Ali Bongo poursuit sa prise en main des affaires de l’Etat. Après plusieurs audiences accordées aux responsables des institutions et aux confessions religieuses, le chef de l’Etat gabonais a présidé, vendredi 29 mars, dans son palais, son tout premier Conseil de ministres. Ali Bongo est apparu en forme, selon les images diffusées par la présidence.
La communication présidentielle a réalisé une parfaite mise en valeur du président Ali Bongo. Pour une première fois, à l’occasion d’un conseil des ministres la présidence a montré Ali Bongo debout tapotant de sa main droite ses ministres et tenant sur sa main gauche une canne qui ne lui sert pas vraiment de soutien.
Assis au sommet de la table durant le conseil des ministres, Ali Bongo a demandé à ses collaborateurs de privilégier l’action en faveur des populations qui souffrent, a déclaré le Premier ministre Julien Nkoghe Bekablé au sortir de la réunion.
En tout cas, selon la vidéo abondamment diffusée, Ali Bongo vêtu d’un grand boubou est apparu très en forme.
Ses adversaires ne sont pas du tout convaincus. Jeudi dernier, le mouvement citoyen « Appel à agir » qui regroupe des hommes politiques et des membres de la société civile a remis au président du tribunal de Libreville un référé d’heure en heure réclamant la mise en place d’un comité médical pour examiner les capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo. Ce mouvement, qui exige la constatation de la vacance du pouvoir, affirme qu’Ali Bongo est toujours malade donc il n’est plus capable de diriger le Gabon.
Dans la soirée de vendredi le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha, déplorant une volonté manifeste de certains leaders politiques, des syndicalistes et des membres de la société civile de vouloir déstabiliser les institutions, a demandé au Parquet de la République de prendre toute la mesure de la situation en engageant l’action publique contre toute personne impliquée dans des actes de déstabilisation du pays pour que force reste à la loi.