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RDC: la volte-face de Tshisekedi au sujet de l’installation du Sénat fait polémique

En RDC, La décision du gouvernement de ne plus s’opposer à l’installation du nouveau Sénat fait polémique. Il y a dix jours, le président Félix Tshisekedi suspendait l'installation des sénateurs après des allégations de corruption lors de leur élection. Une enquête avait aussitôt été lancée par le procureur général. Mais jeudi soir, le chef de l’Etat a fait volte-face après avoir reçu un pré-rapport de cette enquête et a levé cette mesure de suspension. Une décision qui inquiète, notamment la société civile, le chef de l’état s’étant engagé à lutter contre la corruption.

Pour Georges Kapiamba, du mouvement ACAJ, l’Association congolaise pour l’accès à la justice, ce rapport d’enquête doit être rendu public. « Nous continuons à avoir des préoccupations profondes par rapport aux actes de corruption qui ont été constatés, enregistrés en marge de l’élection des sénateurs, nous explique Georges Kapiamba, joint au téléphone. Nous considérons que ces actes ne doivent pas rester impunis et nous demandons que le détail puisse être rendu public.

Le procureur général, la justice, ont l’obligation d’informer l’opinion sur la nature du travail qui a été mené, (le nombre) de plaintes ont été enregistrées ou dénonciations, quels sont les éléments qui ont été saisis et dire aussi à l’opinion s’il y a encore lieu de continuer avec ladite enquête sur les actes de corruption imputés à certains sénateurs. Est-ce que l’enquête est suspendue, le dossier est classé sans suite ou est-ce que l’enquête va se poursuivre ? »

Mais si, selon Georges Kapiamba, cette décision ne remet pas en question l’engagement du chef de l’Etat à lutter contre la corruption, pour Jonas Tshiombela de la Nouvelle société congolaise, le chef de l’Etat fait marche arrière sur ses engagements.

Une décision « qui ne cadre pas avec la lutte contre la corruption »

« Nous craignons que le chef de l’Etat ait donné lui-même le coup (fatal) à sa lutte contre l’impunité et la corruption dans notre société, par cette décision », regrette Jonas Tshiombela. Il craint « que les mesures soient levées aussi, aujourd’hui, sans qu’on nous dise pourquoi on les a levées, alors qu’il y avait des éléments communiqués, pour qu’on puisse prendre ce type de mesures dans le cadre des allégations qui pesaient sur les assemblées dans l’élection des sénateurs.

Donc, nous pensons que c’est une décision un peu politique, qui ne cadre pas avec la lutte contre la corruption. Cela nous surprend. On savait que l’ancienne majorité au pouvoir était hostile à cette démarche. Est-ce que ce n’est pas une concession politique qu’il aurait faite à cette majorité-là ?».

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