L’Union Africaine s’est dite préoccupée par la détérioration du climat politique aux Comores dans un communiqué. Le retour au calme était incertain hier vendredi après la journée d’affrontements de jeudi qui a fait trois morts. Un commandant de l‘armée s’était évadé de prison où il purgeait un peine à perpétuité pour tentative de coup d’Etat. Accompagné de deux complices, il avait attaqué le quartier général de l’état-major. Un militaire a trouvé la mort, avant que deux des trois assaillants ne soient abattus. Plus tôt dans la matinée, la proclamation d’un CNT – Conseil national de transition – visant à sortir le pays de la crise postélectorale a immédiatement conduit à l’arrestation de son président, le colonel Mohamed Soilihi. Le CNT fonde de nombreux espoirs sur la communauté internationale.
Un document de proclamation du CNT, faisant état de ses membres, a été adressé au Conseil de sécurité des Nations unies alors que son président était déjà en cellule à la gendarmerie.
Les autorités n’ont pour l’heure pas exprimé le motif de cette arrestation. Le CNT réclame l’invalidation du scrutin du 24 mars dernier suite auquel la CENI a proclamé provisoirement Azali Assoumani réélu à la tête du pays dès le 1er tour.
Dans sa déclaration, l’Union africaine a réitéré son impossibilité, ainsi que d’autres missions d’observation de la zone, de se prononcer sur la transparence et la crédibilité du scrutin. Des propos rappelés par l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Comores, lors de son dîner d’adieu hier, qui ont provoqué le départ brutal de la soirée, du secrétaire général du ministère comorien des Affaires étrangères.
Plus tôt dans la journée, dans ce même ministère, le consul de Corée du Sud avait également exhorté l’ensemble du corps diplomatique accrédité aux Comores à ne pas croire les propos du gouvernement sur le bon déroulement des élections du 24 mars avant de quitter les lieux.