Le président soudanais Omar el-Béchir ne participera pas au sommet des chefs d’État arabes ce dimanche en Tunisie. C’est ce qu’a fait savoir le gouvernement soudanais sans donner d’explications. La délégation de Khartoum au 30e sommet de la Ligue arabe sera conduite par le premier vice-président du pays. Cette annonce intervient après l’appel d’une organisation des droits de l’homme demandant aux autorités tunisiennes d’interpeller el-Béchir s’il mettait les pieds sur leur territoire.
L’organisation Human Rights Watch interpelle la Tunisie, lui rappelant que si le président soudanais se rend sur son territoire ce week-end, Tunis a pour obligation de l’arrêter. Omar el-Béchir est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Et la Tunisie, signataire du traité de Rome, fondateur de la CPI, a le devoir de s’exécuter.
Il y a quatre ans, Béchir avait dû précipitamment quitter un sommet de l’Union africaine à Johannesburg, après que des ONG locales aient saisi la justice sud-africaine pour obliger le gouvernement à respecter ses obligations. L’affaire, hautement embarrassante, avait provoqué un tollé dans le pays. À tel point que Pretoria avait annoncé son intention de quitter la Cour pénale internationale.
Il y a deux ans, la Jordanie s’est également trouvée en porte à faux, après avoir accueilli Béchir lors d’un sommet de la Ligue arabe. Et l’affaire avait été renvoyée devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Est-ce pour cette raison que le président soudanais ne se rendra pas au sommet de la Ligue arabe en Tunisie ? Toujours est-il que ces dernières années, Omar el-Béchir a sensiblement réduit ses déplacements à des pays qui ne reconnaissent pas la Cour pénale internationale.