C’est un petit chamboulement dans les règles et traditions qui gèrent la famille en Côte d’Ivoire qui s'annonce. Le gouvernement a adopté cette semaine en conseil des ministres quatre projets de loi sur le mariage, les successions, la minorité et la filiation. Une adaptation de textes vieillissant à l’évolution de la société et dont l’objectif affiché est de renforcer les droits des femmes.
Les quatre projets de loi adoptés cette semaine visent à rééquilibrer les rapports hommes-femmes, donc à protéger les femmes souvent défavorisées par des pratiques traditionnelles, en particulier lors d’un deuil.
Il faut dire que la loi sur les successions datait de 1964 et n’avait connu quasiment aucune modification. Concrètement, le gouvernement veut faire en sorte que le conjoint survivant – souvent la veuve donc – ait droit à une part d’héritage au même titre que les enfants du défunt.
Par ailleurs, la veuve risque très souvent d’être expulsée de la maison par la famille de son défunt mari. Cette pratique prendra fin avec cette nouvelle loi, a assuré le porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
Autre nouveauté annoncée, la gestion conjointe des biens du ménage. Les règles du mariage sont en effet modifiées. Finie la distance d’âge entre l’homme et la femme. Si les femmes pouvaient se marier à 18 ans, les hommes devaient attendre 21 ans. Cet âge est ramené à 18 ans.
Enfin, concernant la filiation, les nouveaux textes prévoient l’égalité des droits des enfants, une simplification et une clarification de la procédure de reconnaissance des enfants nés hors mariage, et la baisse de la durée de l’action de recherche en paternité.
Ces quatre projets de loi doivent encore être soumis au débat et au vote des députés qui font leur rentrée ce lundi pour une session de huit mois.