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Visite en grande pompe du roi Salman à Tunis avant le sommet de la Ligue arabe

Le roi Salmane effectue une visite d’Etat en Tunisie avant de participer dimanche au 30e sommet de la Ligue arabe à Tunis. Le président Essebsi est aux petits soins pour cet hôte de marque, malgré l’exaspération d’une partie de la société.

Une vingtaine d’émirs et ministres, plus de mille officiels, la cour du roi est arrivée en Tunisie à bord de vingt-deux avions. Des boulevards ont été restaurés, de pimpants oliviers installés sur des ronds-points repeints. Des portraits du monarque sont apparus sur des dizaines de panneaux publicitaires.

Les réseaux sociaux s’en sont donnés à coeur joie pour dénoncer cet excès de zèle, tout comme des représentants de la société civile, à l'instar de Mohamed Mâali, du Centre pour la liberté de la presse : « C’est un régime qui bafoue les droits de l’homme. On est contre ces relations-là, on n’est pas favorable au pétrodollar. On est pour la liberté avant tout. »

L’Arabie saoudite, présidente sortante de la Ligue arabe, a financé une bonne partie du sommet tunisois, et investi des centaines de millions de dollars dans une cinquantaine de projets comme la construction d’un hôpital ou la rénovation de mosquées. De son côté, le président tunisien, dont le mandat s’achève l’hiver prochain, est allé jusqu’à demander à la prestigieuse université Zitouna que le roi soit fait docteur honoris causa. Demande rejetée.

L’intérêt croissant de Riyad pour Tunis et les ronds de jambe de Carthage font peser une menace sur le pays, selon Youssef Chérif, analyste politique tunisien : « Clairement, cet intérêt n’est pas un intérêt pour la démocratique tunisienne.
Et donc il y a une crainte que ce rapprochement qu’est en train d’effectuer la Tunisie du président Beji Caïd Essebsi avec l’Arabie saoudite puisse entraver dans le court terme ou dans le moyen terme, les avancées démocratiques dans ce pays.
 »

Quatre mois après avoir manifesté contre la visite du prince héritier, des représentants de la société civile appellent à protester ce dimanche, cette fois contre la présence du roi.

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