Des échanges de tirs nourris se sont produits durant plusieurs heures aux abords de Moroni ce jeudi. L’ancien commandant de l’armée condamné à perpétuité en décembre dernier pour tentative de coup d’Etat, lors d’un procès vivement critiqué par les avocats du barreau de Moroni, s’est évadé de prison. Il a alors immédiatement rejoint le principal camp militaire du pays et c’est là que les échanges de tirs se sont déroulés.
Mouvement de panique généralisé aux abords de Moroni à la mi-journée avec les bruits de balle en toile de fond. À peine la nouvelle de l’évasion de Faissoil Abdoussalam, l’ancien commandant de l’armée, avait-elle eu le temps de circuler qu’il s’était déjà rendu au camp militaire de Kandaani à 3 km au nord de la capitale.
Accompagné des six militaires qui l‘ont aidé à s’évader et rejoint par quelques autres frondeurs, c’est très lourdement armé qu’il a attaqué le camp militaire afin de s’emparer de davantage d’armes.
Le candidat d’opposition Soilihi Mohamed dit « Campagnard » avait lancé un appel à l’armée il y a deux jours pour « défendre la patrie contre les dérives qui menacent son unité ».
Cependant le Conseil national de transition, proclamé ce jeudi matin et qu’il préside, affirme n’avoir rien à voir avec cette tentative de prise d’armes. Les candidats d’opposition à l’élection présidentielle ont formé un gouvernement parallèle avec pour objectif de sortir de la crise postélectorale. À peine fut-il proclamé que le colonel « Campagnard » a été arrêté à son domicile par la gendarmerie.
3 morts à Moroni
Trois personnes ont été tuées et deux blessées lors de ces échanges de tirs a annoncé le ministre de l'Intérieur Mohamed Daoudou, assurant que la situation était « sous contrôle ». Parmi les trois morts, figurent un gendarme et deux assaillants, a précisé M. Daoudou à la presse à Moroni.
(Avec Afp)