Le président nigérien Mahamadou Issoufou a relancé ce mardi les travaux de construction sur le fleuve Niger d’un important barrage essentiel pour le pays confronté aux pénuries récurrentes d’électricité et aux crues assassines et fréquentes. Près de 58 000 personnes seront déplacées du site de l’ouvrage. Selon le président nigérien, l’ensemble de « ce projet structurant a un coût estimé à 740 milliards de francs CFA » (1,2 milliard d’euros).
Il a fallu presque 60 ans après son indépendance pour que le Niger voie poser la première pierre de la construction de son plus grand barrage hydroagricole à Kandadji. Un projet structurant pour le président Issoufou Mahamadou : « Dans certaines régions du Niger, nous avons le kilowattheure fioul à 200 francs CFA. Le barrage de Kandadji nous donnera un kilowattheure à 20 francs CFA. Donc ce sera de l’énergie à faible coût. C’est vraiment un projet qui doit soutenir la croissance économique du Niger. »
Le barrage permettra d’aménager plus de 45 000 hectares de terres irrigables, et produira 130 mégawatts. Ce qui a vite convaincu les partenaires financiers, comme Marie-Laure Akin-Olugbade de la Banque africaine de développement (BAD) : « Nous voyons ce projet comme un projet réellement transformateur. C’est le genre de projet que l’on aimerait pouvoir faire dans un plus grand nombre de pays. »
Les populations des cantons d’Ayérou et de Dessa se sont approprié ce projet. « Les populations ont beaucoup d’espoir qu’une fois que ce projet est réalisé, les conditions de vie vont s’améliorer », explique leur représentant, Almoustapha Soumaila.
La mise en eau est prévue dans quatre ans et ce chantier a été confié à une entreprise chinoise.