Après le boycott du « conclave » (la réunion des différents partis de la coalition) le 20 février par cinq partis membres, ces dix derniers jours, dix partis ont suspendu leur participation ou quitté la C14. Un coup dur pour la coalition d'opposition qui avait vu le jour à la faveur des manifestations massives demandant le départ du président Faure Gnassingbé en août 2017.
Après 18 mois d'existence, la coalition C14 est minée par les dissensions internes. CAR, Togo Autrement, PNP, ANC Parti des Togolais, Santé du peuple… Au total, six partis ont suspendu leur participation ou quitté le navire ces dix derniers jours.
Déficit de confiance, problème de ligne politique, manque de transparence… La liste des dysfonctionnements au sein de la coalition d'opposition est longue.
« On passait plus de temps à s'occuper de cohésion que du reste », déplore le cadre d'un parti qui vient de claquer la porte. Pour l'Alliance nationale pour le changement, les choix stratégiques de la C14 ont fini par poser problème. « Il y a eu trop de compromis politiques aux dépens de la mobilisation », précise Eric Dupuy, le porte-parole de l'ANC et conseiller de Jean-Pierre Fabre.
Même constat du côté de Togo Autrement. Selon Fulbert Sassou Attisso, le président du parti, « en dix-huit mois de lutte, aucun des objectifs n'a été atteint ». Ni les réformes constitutionnelles pour limiter le nombre de mandats présidentiels. Ni le scrutin à deux tours. Encore moins la libération des prisonniers arrêtés lors des manifestations.
La rencontre avec le chef de l'Etat Faure Gnassingbé mercredi dernier a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Poussant donc six formations politiques à prendre leur distance avec la coalition.
Brigitte Adjamagbo-Johnson, la coordinatrice de la C14 reconnaît d'ailleurs « quelques ratés », mais estime que ces défections ne sont qu'un « mauvais vent à passer ». « Nous n'avons pas d'autre choix que de travailler ensemble », assure-t-elle. « J'ai bon espoir que tout rentre dans l'ordre ».