Le CEO Africa Forum s’est ouvert ce lundi 25 mars à Kigali. Plus de 1 800 participants, venus d’une centaine de pays, surtout africains, pour la plupart des chefs d’entreprise mais aussi des chefs d’Etat et de gouvernement. Un an après la création de la Zlec, la zone de libre-échange continentale, censée renforcer les échanges internes au continent africain, entrepreneurs et dirigeants sont réunis pour accélérer sa mise en œuvre effective.
Après sa signature il y a tout juste un an par 44 pays africains, l’accord créant la Zone de libre-échange continentale devait être ratifié par les Parlements d’au moins 22 de ces pays avant d’être appliqué.
Selon le président rwandais Paul Kagame, une seule ratification se fait encore attendre, les choses sérieuses vont donc vite commencer, d’ici l’été, selon des responsables de l’Union africaine. L'objectif est de faire passer le commerce interne au continent de 15% à 25%, sur le modèle, par exemple, du marché commun européen, qui concentre 70% des échanges des pays membres. Ce qui aurait pour effet de doper les économies nationales.
Certains pays traînent cependant toujours les pieds, craignant que l’ouverture de leur marché ne se fasse au détriment de leurs entreprises nationales. Le Nigeria refuse toujours de rejoindre l’initiative, même si Paul Kagame a affirmé qu’il tentait de convaincre son homologue Muhammadu Buhari.
Les difficultés liées à la suppression des recettes douanières, à l’harmonisation de certaines réglementations, sont nombreuses. Certains chefs d’entreprises en veulent pour preuve les problèmes déjà existants au sein des zones de libre-échange sous-régionales, comme la Cédéao, où les engagements pris ne sont pas toujours respectés. « Je ne sous-estime pas les défis, leur a répondu la présidente éthiopienne, Sahle-Work Zewde, mais nous n’avons pas le choix : nous devons les relever. »