En Algérie, la contestation contre le prolongement du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika touche tout le pays, du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Illustration dans la ville d’Oran, près de la frontière marocaine, la deuxième ville du pays.
Un million d’Algériens vivent à Oran, le dynamisme économique y est très important et la société civile est très ancrée dans la ville. Et la contestation des jeunes est tout aussi importante.
Ils assurent que l’ambiance est plus détendue, que les forces de l’ordre sont moins nombreuses que dans la capitale, mais pour Jalal, 34 ans, il n’y a pas de différence entre les manifestants d’Alger et d’Oran. « C’est la première fois où je sens que tout le monde parle en tant qu’Algérien, pas d’un habitant de l’Est, ni de l’Ouest, ni du Centre, ni du Sud. Bien sûr, on voit des différences, mais le message il est le même partout. »
En 2014, Imène avait tenté de participer à des débats à l’université sur le 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Sans succès, à l’époque. Depuis, elle affirme avoir arrêté de parler politique.
Le changement
Désormais, chaque vendredi, elle manifeste : « Les gens ont changé, le fait qu’ils sont sortis et spontanément. Ils sont sortis, pour dire "on ne veut pas de ça", et ça, ça montre que les gens ont conscience de ce qui se passe, et ils veulent du changement, et pour de vrai cette fois. »
Jalal, Imène et leurs amis ont aussi participé à d’autres événements pour discuter de propositions pour la suite du mouvement. Ils réfléchissent également à intégrer des comités de quartier pour s’investir au quotidien.