Plus de 300 000 électeurs de l'archipel des Comores sont appelés aux urnes ce dimanche 24 mars pour le premier tour de la présidentielle. Ils doivent choisir parmi 13 candidats, dont le chef de l'Etat sortant, Azali Assoumani. Des bureaux de vote ont ouvert avec du retard ce matin à Moroni et plusieurs incident on été signalés sur l'île d'Anjouan.
Certains bureaux de vote ont ouvert avec du retard en raison de soucis logistiques. Au centre socioculturel de Mtsangani dans le centre-ville de Moroni par exemple, le matériel a été livré par la commission électorale juste après l’heure d’ouverture. L’un des assesseurs n’a pas pu prendre ses fonctions à cause d’une erreur de nom. Et il n’y a pas d’isoloir.
« Même l’équipe nationale de football est meilleure », a commenté un électeur. Samedi soir, les joueurs comoriens ont perdu 3-0 face au Cameroun et ne pourront pas se qualifier pour la CAN.
L’ambiance n’est en tout cas pas à la fièvre électorale en ce début de matinée. Si quelques électeurs ont attendu l’ouverture des bureaux, il n’y a pas de longue file d’attente et certains sont même partis, préférant revenir plus tard en raison du retard.
Un retard qui doit être pris en compte en fin de journée, assurent les membres du bureau de Mtsangani. Le vote devrait donc aller au-delà de 18h, l’heure de clôture théorique. En attendant, Moroni est calme, même pour un dimanche. Il y a moins de circulation que d’habitude. Seuls les véhicules autorisés ont le droit de se déplacer.
Incidents à Anjouan
Différentes sources rapportent les mêmes problèmes dans plusieurs régions de l’île d’Anjouan. Les urnes sont arrivées ce matin apparemment déjà pleines, 3h avant l’ouverture des bureaux. Cela a suscité des tensions avec la population, qui a notamment saccagé les bureaux du village de Bimbini, à la pointe nord de l’ile. En guise de protestation, aucun bureau n’est ouvert là-bas.
A Pomoni également, au sud-ouest de l’ile, six bureaux de vote ont été endommagés. Les forces de l'ordre sont intervenues pour tenter de calmer la population, révoltée par la suspicion de bourrage d’urne. Deux personnes ont été grièvement blessées par des gaz lacrymogènes allumés trop près d’eux. La foule s’est finalement dispersée avant de revenir barricader la ville. Des barrages ont été dressés afin d’empêcher les renforts d’entrer et les habitants de Pomoni se sont réunis dans la rue pour chanter l’hymne national, afin de montrer qu’ils souhaitent voter. On ne sait pas encore quel nombre exact de bureaux vont être annulés.